Le droit de l’environnement

Arnaud Gossement nous présente le droit de l’environnement

Comment se déroule la journée type d’un avocat en droit de l’environnement ?

50% de l’activité est du traitement de dossier. Ce sont des conseils juridiques donc la journée type c’est travailler au cabinet, recevoir les clients. 50% c’est du contentieux, ça peut être se retrouver dans un tribunal administratif, dans une autre ville ou même à l’étranger. Il n’a pas vraiment de journée type, c’est aussi cela qui fait le charme du métier d’avocat environnemental. Il peut par exemple y avoir une urgence qui va nécessiter de prendre un dossier très vite, cela varie beaucoup. C’est surtout un travail de consultation et de contentieux

Pour le droit de l’environnement

Pour le droit de l’environnement, il n’y a pas beaucoup d’occasions de se rendre sur le terrain. Pour des expertises judiciaires, on va pouvoir accompagner un expert judiciaire sur par exemple un terrain pollué mais l’essentiel du temps, c’est un travail soit de dossier soit de rencontre des clients soit de se rendre dans un tribunal administratif par exemple.

En quoi consiste le droit de l’environnement ?

Le droit de l’environnement est une matière à la fois de niche et extrêmement large, c’est pour ça qu’au sens d’Arnaud Gossement c’est la matière la plus intéressante qui soit. D’abord, c’est aussi une matière d’engagement, c’est une matière de passion. La plupart des gens qui se consacrent au droit de l’environnement et qui sont très bons dans ce domaine sont des gens passionnés par leur métier, que ce soit d’ailleurs du côté d’un industriel ou d’une association. La cause même de la protection de l’environnement vous tient à cœur, donc ça c’est la première caractéristique.
Après, en matière de droit de l’environnement, on peut être amené à traiter d’un dossier pour un refus de permis de construire, des problématiques de déchets, d’abandon de déchets, de gestion de déchets, de recyclage…on peut aussi avoir des problématiques de sol pollué, industriel, des problématiques d’eaux aussi (qu’évoque régulièrement l’ex navigatrice Maud Fontenoy), de produits chimiques…Les sujets à l’intérieur sont aussi vastes que l’écosystème. Dès que l’environnement est en cause, dès qu’une entreprise est confrontée par son activité économique à la protection de l’environnement (comme lors de la politique RSE), soit qu’elle en fasse une opportunité soit au contraire qu’on lui reproche de ne pas avoir respecté l’ensemble des règles très nombreuses sur la protection de l’environnement, un avocat dans l’environnement est concerné.
L’essentiel de l’activité de mon cabinet est une activité amont c’est-à-dire que l’on est très souvent sollicité par des sociétés (grandes PME ou grands comptes) qui se posent des questions très précises, très complexes pour lesquelles elles ne vont pas avoir de ressources en interne dans leurs services juridiques. Donc là ça va être intéressant pour elles d’externaliser cette demande de conseil sur des question pour lesquelles elles n’ont pas de manière évidente une réponse.

Un parcours idéal pour devenir avocat en droit de l’environnement ?

Il n’y a pas de profil idéal, la personne qui va être recrutée, c’est d’abord une personne qui va être passionnée et l’associé qui va recruter ce collaborateur se dira qu’il a envie de travailler avec cette personne 12 heures par jour. On passe quand même beaucoup de temps à travailler dans notre métier donc il y a d’abord l’enthousiasme, l’envie de travailler pour la matière.
Sinon, c’est vrai qu’on retrouve des parcours académiques assez classiques, avoir un Master 2 est tout à fait indispensable, cela peut être spécialisé en droit de l’environnement ou pas. Moi par exemple j’ai fait un master 2 en droit public. L’anglais devient de plus en plus une condition absolument sine qua non pour trouver une collaboration. Ce qui est très recherché aussi, c’est le fait d’avoir fait des stages avec une expérience, une sensibilisation et puis ensuite bien sûr l’école du barreau et bien souvent les collaborateurs sont des stagiaires qu’on a pu avoir en stage long parfois de 6 mois pendant la scolarité à l’école du barreau. C’est à peu près le profil type de l’étudiant qui n’aura pas de difficulté à trouver une collaboration

Quelles perspectives de carrière et de rémunérations ?

C’est le client qui fait l’avocat donc la rémunération de l’avocat sera fonction de son nombre de clients. Alors en début de carrière on peut trouver une collaboration pendant quelques années par exemple. Généralement votre rémunération sera fonction à la fois d’une base, dans chaque ordre il y a ce qu’on appelle le tarif UJA qui fixe une base, à Paris elle doit être de l’ordre de 4000€, et puis ensuite les cabinets en fonction de leur investissement sur leurs collaborateurs, de leurs chiffres d’affaires vont plus ou moins bien payer leurs collaborateurs parfois en fonction du temps de travail du collaborateur, ça c’est un choix de vie. Il y a des avocats qui préfèrent travailler ou passer plus de temps libre que d’autres . Mais très rapidement votre rémunération ne se fait pas en fonction de ça, elle se fait en fonction de votre clientèle. Donc selon que vous ayez plus ou moins de clients, selon que vous soyez plus ou moins performant, votre rémunération peut varier. C’est aussi le charme de la profession libérale.
Je dirais que le droit de l’environnement est probablement pas la matière d’exercice dans laquelle la rémunération des avocats s’avère de manière générale la plus haute. Il y a certainement des matières qui sont mieux rémunérées. Mais avec la crise économique, on voit quand même un écrêtement je pense de ces rémunérations. Vous aviez peut-être une époque où les clients étaient prêts à payer ce qu’on appelle au temps passé leurs avocats. De plus en plus quand même, et d’ailleurs plus la société est grosse plus c’est le cas, les clients souhaitent avoir à l’avance un budget précis sur leurs honoraires.
Les marges sont certainement moindres qu’avant la crise économique et donc ce n’est pas tellement la matière qui va faire la rémunération mais le niveau d’expertise de l’avocat et la complexité des questions qui peuvent lui être posées. Un client va considérer comme inutile de payer très cher des tâches qu’il pourrait confier à un non-avocat donc l’avocat doit vraiment faire preuve de sa plus-value, pourquoi prendre un avocat plutôt qu’un juriste par exemple ?