Les impacts juridiques de l’hologramme

Les impacts juridiques de l’hologramme

Les hologrammes, un nouveau concept juridique à défaut d’être bien évidemment une innovation technologique. Rencontre avec l’avocat Alain Bensoussan.

Qu’est ce qu’un hologramme ?

C’est une représentation d’une personne vivante ou décédée. C’est d’abord et avant tout du code informatique qui permet de redessiner dans l’espace en 3D cette personne.

Quel est le droit applicable ?

Clairement, le droit à l’image dans un premier temps mais pas l’image de l’hologramme parce que dans l’hologramme il n’y a pas encore d’image. C’est simplement une sorte de structure un peu transparente. On doit pouvoir lui donner une réalité. Dans ce cadre-là, si on oublie le droit à l’image, on peut penser au droit des contrats qui définit des droits et obligations comme pour un logiciel, un site web. Ça n’est pas évident de mettre sa personnalité en contrat.

Propriété des hologrammes

L’hologramme va pouvoir vivre, mais surtout vivre sans moi. Je lui ai donné une paternité d’origine, ensuite c’est un programme informatique dont on pourrait penser que peut-être la société de services qui est la conceptrice du programme serait propriétaire de cet hologramme. A ce moment-là, il y aurait une séparation entre ma personnalité physique et ma représentation au monde électronique.
Il faut nécessairement inventer un nouveau droit. Certes lié à la personne elle-même mais compte-tenu du fait qu’on peut séparer la personne de son hologramme c’est-à-dire de sa représentation, aujourd’hui on va trouver le droit des données personnelles, le droit d’auteur mais ce qu’il faudrait trouver c’est que cet hologramme et moi sommes en copie. Il est mon double virtuel et comme aujourd’hui il n’y a pas de propriété sur l’information, double copie informationnelle. Et pourtant ce sont mes données, ce sont mes informations, c’est mon hologramme. Il y a là à définir une nouvelle propriété qui fait que le monde physique et le monde virtuel ne forment qu’un moi.