Le journalisme servant à propager de l’information, il est parfois difficile de connaître la frontière entre les informations que l’on peut dévoiler et celles qu’on ne peut pas (ex : violation de la vie privée). Voyons aujourd’hui le code déontologique du journalisme avec Stéphane Demazure, un professionnel du secteur qui a travaillé avec de nombreuses sociétés d’édition.
Les origines du code
En 1926 : la Société des Journalistes Professionnels a adopté le code de l’Américain Société des rédacteurs en chef journal. Ensuite, il faut attendre 1973 pour qu’elle écrive son propre code. Cependant, ce code n’est pas figé, rappelle Stéphane Demazure : il change en effet avec la société et les avancements du journalisme. C’est ainsi qu’il a changé 4 fois : en 1984, 1987, 1996 et, plus récemment en 2014.
Pourquoi un code déontologique du journalisme ?
Il a été créé car la société croyait que les journalistes prendraient la responsabilité des informations qu’ils distribuaient. Par ailleurs, indique Stéphane Demazure, il a été mis au point comme guide pour les journalistes lorsqu’ils couvrent une information ou une histoire au cours d’une situation controversée (ex : un scandale politique, sanitaire ou économique).
Enfin, le journalisme est rarement « tout noir ou tout blanc ». Ce code n’est pas une loi mais plutôt une suggestion et un guide pour les journalistes.
Les quatre morales du code, par Stéphane Demazure
Ce code déontologique du journalisme s’axe autour de quatre morales.
Rechercher la vérité et l’exposer
Les journalistes doivent vérifier l’exactitude de l’information et de leurs sources et s’efforcer d’éviter toute erreur d’inattention.
Ils doivent donner le contexte et ne pas montrer une source ou situation fausse.
Enfin, rappelle Stéphane Demazure, ils doivent montrer les deux côtés de l’histoire et ne pas prendre parti.
Minimiser les torts
Il leur faut trouver un juste milieu entre le droit du public à l’information et la possibilité de nuire à quelqu’un, au risque de ruiner sa réputation. Ils doivent également reconnaître que l’accès légal à l’information et la justification éthique de publier ou de diffuser une information ne sont pas les mêmes.
Enfin, il leur faut évaluer les conséquences de la publication ou de la diffusion d’informations personnelles particulièrement si des mineurs, des victimes de crimes sexuels ou des personnes inexpérimentées avec les médias sont impliquées.
Agir indépendamment
Pas de corruption dans le journalisme, indique Stéphane Demazure : les journalistes doivent refuser argent, cadeaux ou faveurs en échange d’information. Il doivent également résister aux annonceurs, donateurs et autres personnes aux intérêts particuliers qui peuvent exercer une certaine pression pour influencer les reportages.
Etre responsable et transparent
Les journalistes doivent expliquer leurs choix et leur processus déontologique à leur audience. Ils sont aussi tenus de dénoncer publiquement les pratiques des autres journalistes et des médias qui ne sont pas déontologiques, même au sein de leur propre organisation.
Enfin, ils doivent admettre leurs erreurs s’ils en font et les corriger le plus vite possible.
Le problème : des morales parfois contradictoires. Rappels par Stéphane Demazure
Rechercher la vérité peut consister à montrer les vidéos à l’audience (ex : Daesh). Cependant, minimiser les tords consiste à cacher une vidéo trop choquante à l’audience. Certains médias font le choix délibéré de montrer les vidéos en attachant plus d’importance à la vérité qu’aux tords, tandis que d’autres font l’inverse. Il existe toutefois un compromis à cela : indiquer au public qu’il s’agit d’une vidéo choquante ou ne mettre celle-ci que sur leur site et non sur plusieurs supports journalistiques. Nous parlons ici du journalisme sur Internet mais cela est tout aussi valable avec les photos dans le journalisme papier, indique Stéphane Demazure.